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Sommaire
Le crypto-gaming est en plein essor sur les internets, quelle est cette nouvelle passion ? Peut-on réellement gagner de l’argent en jouant aux jeux vidéo ?
Pour les personnes non familières à l’univers de la crypto, il faut avant tout comprendre le fonctionnement de plusieurs concepts.
La crypto-monnaie est une monnaie numérique qui n'a pas besoin de banque centrale, et qui se repose sur la blockchain ( Les bases de la blockchain ). Attention la blockchain ce n’est pas de la crypto-monnaie, mais c’est la technologie sur laquelle repose cette dernière.
Vous en avez peut-être déjà entendu parler dans le monde artistique et surtout sportif, le NFT remplace les cartes de collections Panini. Le NFT pour Non-Fungible Token (en français Jeton non fongible) est souvent un objet numérique qui va être certifié via la blockchain comme appartenant à une identité numérique ( = un propriétaire).
La différence entre un token “normal” et un NFT, c’est que le token est interchangeable : 1 jeton de Bitcoin vaut la même valeur qu’un autre Bitcoin. Un peu comme dans le commerce, ou une pièce d’1 euro vaut une autre pièce d’1 euro. Le NFT quant à lui est unique.
On peut comparer le NFT avec des cartes Pokémon : édition limitée, la carte la plus chère s'est vendue 900.000$ en février 2022.
Même si le boom est récent, le premier crypto-game date de 2017 avec CryptoKitties. Dans ce jeu on pouvait acheter, vendre, élever et reproduire des CryptoKitties. En 2018 sort Axie Infinity qui est un play-to-earn (jouer pour gagner) où il faut aussi élever des créatures comme les CryptoKitties, qu'on peut aussi faire combattre en équipe, ou "farmer" pour gagner des objets qui peuvent être ensuite être revendus à d’autres joueurs.
Cela permet d’inciter les gamers à jouer encore plus, à une communauté de se former et donc au jeu de perdurer dans le temps.
Mais d’où vient le boom ? Ces jeux datent déjà de quelques années... Eh bien tout simplement des suites de la pandémie de Covid-19 : les gens alors enfermés chez eux (pour certains sans travail) se sont alors tournés vers le crypto-gaming comme source de revenus.
Pour cet article, j'ai testé des crypto-games que je qualifierais de “sérieux” : ils sont sur le marché depuis longtemps, sont des éditeurs de confiance et ne sont pas des “click-to-earn” (des “jeux” où il suffit de cliquer pour gagner des tokens).
J'ai testé et discuté des crypto-games avec des personnes à fond dedans, mais l'offre étant très vaste, cet article ne vous présente bien entendu pas un tour d'horison complet et exhaustif, et n'engage que mon avis sur la chose. J’ai joué personnellement à Axie Infinity et à Sorare.
Lorsqu’un éditeur lance son jeu, il va mettre en vente des NFT (ou jetons) pour que les joueurs puissent accéder au jeu. Certains peuvent être en free-to-play (gratuit pour jouer), mais vous ne pourrez pas, ou rarement, gagner des objets revendables.
L’éditeur va déjà gagner de l'argent en vendant ces premiers jetons générés parfois à l'infini, parfois en nombre limité (surtout pour les NFT). Pourquoi en nombre limité ? Tout simplement pour éviter que le prix du jeton baisse s’il y en a trop en circulation, et donc décourager des joueurs/investisseurs.
L’éditeur va ensuite proposer aux utilisateurs de gagner des objets sous forme de jetons en jouant via des mécaniques de combats, pronostiques, farming ou élevage par exemple. Et les objets peuvent permettre d’améliorer ses compétences, de farmer plus vite, faire de l'élevage etc…
Dans beaucoup de cas, plus le jeu offrira des avantages à jouer, plus le jeu sera attractif, plus il y aura de joueurs. Et les joueurs ayant investis rendront le jeu attractif pour ceux qui veulent se développer ou les nouveaux : ce sont eux qui achètent leurs jetons, et qui vont leur permettre de gagner de l’argent.
Une question me taraudait, et je le voyais dans Axie : comment les jetons, surtout en nombre infini, sont créés ? La réponse ne me plaît pas : un jeton est créé à partir de rien, il n'a de la valeur que pour les gens qui les utilisent.
Comme pour la crypto-monnaie classique, les tokens possèdent leur propre cours boursier.
En fonction du cours, il sera ou non intéressant de les revendre, comme à la bourse.
Les NFT eux, peuvent être valorisés de plusieurs façons.
Il peut y avoir un cours sur lequel le NFT est indexé, par exemple une créature avec de super caractéristiques va avoir un bonus, alors qu’une créature qui a déjà eu plusieurs rejetons va perdre de la valeur.
Il y a aussi, comme sur Sorare, des vendeurs qui fixent leur prix ou proposent des objets en enchères, et ce sont les acheteurs qui valident le montant.
Dans tous les cas, on peut faire un parallèle avec la possession matérielle : quand vous voulez acheter un appartement, il n’a pas le même prix que celui d’à-côté car il n’a pas les mêmes caractéristiques, le vendeur a fixé son propre prix, et ce n’est qu’à vous de valider ou non la valeur du bien.
Dans tous les cas, l'éditeur du jeu va gagner un petit pourcentage sur la transaction et les mineurs de blockchains vont aussi prendre leur part du gâteau.
Pour ceux qui ne connaissent pas la pyramide de Ponzi, vous en connaissez l’application : il s’agit d’un montage financier frauduleux qui permet de faire financer les investissements des clients par les nouveaux entrants. Le système s’écroule quand les clients ne se font plus rémunérer car il n’y a pas assez de nouveaux investisseurs. Une des affaires les plus connues de ses dernières années est celle de Bernard Madoff.
Pour les anti-crypto-gaming, ce type de jeux est une pyramide de Ponzi, et pour les pro, il s’agit d’investissements comme pour un appartement ou une table qu’on peut revendre.
Là où je rejoins les pro, c’est qu’on peut effectivement se dire que quand on n’a plus besoin d’un objet, nous pouvons le revendre. Mais ce qu’ils oublient, c’est qu’ils veulent revendre avec bénéfice, et non à perte. Comme le but est pour la majorité de faire de l’argent, il faudrait prendre plutôt en exemple les bouteilles de vin qui peuvent se vendre 26k en espérant que quelqu’un de trop riche puisse se l’offrir pour finalement la boire.
Dans l’univers du crypto-gaming, le jeton ou NFT n’a, pour l’instant, de finalité que dans le jeu : à part si quelqu’un de trop riche veut s’amuser à jouer et qu’il ne se soucie pas de perdre de l’argent, on ne peut gagner de l’argent que sur les nouveaux entrants en espérant que ceux-ci ne sont pas là aussi pour investir. Si la majorité des nouveaux entrants sont là pour investir, on peut se retrouver face à une pyramide de Ponzi.
Ce n’est pas la première fois que je parle d’écologie sur ce blog notamment avec l’article sur l’éco-conception. Les transactions de jetons et NFT sont calculées via de la blockchain, comme pour la crypto-monnaie. Cela demande des ressources considérables : terres rares et de l’énergie qui est souvent d’origine fossile.
À l’heure où il y a une pénurie de matériaux pour fabriquer des cartes graphiques ou des puces, les joueurs se font de l’argent sur le dos de la planète.
Autour de moi, j’entendais beaucoup de personnes en parler et y jouer. J’avais des a priori et des interrogations : comment ça fonctionne ? Est-ce que ces jeux sont amusants ? Comment se fait-on de l’argent ?
Je savais déjà que du point de vue écologique c'était problématique, et que ça ressemblait fort au système de Ponzi. Après avoir creusé un peu, ça ne me semble pas être le but premier des éditeurs, c'est surtout l'usage et la spéculation qui peuvent en arriver à du Ponzi.
Je vais continuer à jouer quelque temps par curiosité, car une question reste encore sans réponse : combien de temps faut-il pour rentabiliser son investissement ?
Auteur(s)
Marianne Joseph-Géhannin
Architecte applicatif et lead développeuse PHP/Symfony 🦝
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