Mission accessible, une introduction
Cet article est une introduction à l’accessibilité, son approche en tant que diversité des situations d’usage et son application dans la conception de produits numériques.
Sommaire
Avec une reprise progressive des conférences depuis la crise de COVID, le React Day Berlin a eu lieu cette année le 2 et 5 décembre en modalité mixte : un jour en présentiel et un jour en distanciel. Le vendredi s’est passé dans l’espace Kosmos, un théâtre des années 1960 avec une capacité de plus de 800 personnes et deux salles principales. J’y suis allée pour la première fois, et vous propose dans les lignes qui suivent un retour de mon expérience.
Le voyage a commencé mercredi 30 novembre à 19 heures depuis Gare de l'Est, Paris, avec destination Berlin. J'avoue que je n'ai pas eu énormément de chance avec les trains cette fois. Avec une heure d'arrivée originelle estimée à 6:34 a.m., je ne suis descendue à Berlin hbf qu'à 11:15 a.m à cause d’une panne de train qui m’a obligée à me rendre jusqu'à Hambourg et puis Berlin. Et pourquoi arriver jeudi et pas vendredi ? Eh bien, c'est parce que j'ai participé à l'organisation de l'événement en tant que bénévole.
Bénévole ? Qu'est-ce-que c'est ?
Les meetups de GitNation sont ouverts aux bénévoles. Il suffit de remplir un formulaire en ligne normalement disponible sur le site web de la conférence et attendre leur réponse. J'ai postulé fin octobre et j’ai reçu la convocation une semaine après par mail. La communication a été fluide, avec des réponses plutôt claires du côté des organisateurs. Une semaine avant le React Day Berlin on a eu un videocall avec tous les participants choisis, et pendant lequel les tâches nous ont été assignées pour le 2 décembre.
Participer en tant que bénévole implique d'être présent la veille de la conférence pour préparer le lieu et bien entendu de se rendre disponible pour l’organisation le jour de l'événement. En échange, les bénévoles peuvent avoir accès à l'intégralité de l'événement, les enregistrements des expositions inclus, et 6 mois d'accès Multipass aux événements de GitNation. Il vaut mieux savoir que le billet d'entrée en full remote coûtait environ 80 EUR, le billet hybride 480 EUR, et le Multipass annuel plus de 900 EUR.
Finalement à Berlin, je devais être sur place le jeudi à 12h. J’ai déposé mes affaires au Airbnb, qui n'était heureusement qu'à 10 minutes à pied du complexe Kosmos dans le quartier Friedrichshain. Une fois là, j’ai pu rencontrer une dizaine des gens, tous bénévoles eux aussi. La plupart d’entre eux étaient aussi devs, mais tous habitaient à Berlin. Ceci dit, malgré le fait d'être dans la capitale allemande, la communication de tout le voyage s’est passée entièrement en anglais.
La première journée était guidée par Veronika, chargée de l'organisation des événements de GitNation, qui a divisé l'équipe de bénévoles en squads. Les tâches étaient assez simples et on était nombreux à les faire, ce qui a été très appréciable pour passer le temps plus rapidement étant donné que je n’avais pas dormi le soir. Une équipe était chargéé de mettre en place les signalisations des salles, une autre de monter les décors, d'autres devaient ordonner les badges d'accès alphabétiquement, et la mienne étaient en charge des goodie bags. Avec plein des cartons sur le sol et un déjeuner complet offert, nous avons rempli plus de 450 sacs avec les goodies des sponsors.
Etonnant, mais c'était plutôt drôle à faire ! On s’est divisés en stations ou chacun était chargé d’un des éléments. Les sacs étaient plutôt classiques : une tote bag en coton, avec quelques stickers, des dessousde verre JS et TS, un cache-camera, des cartes postales, et un mystérieux boomerang. À 18h nous avions fini et sommes rentrés chez nous.
Le lendemain, c'était la journée la plus importante de la conférence, avec plus de 25 speakers et plusieurs workshops gratuits. Dans le salon principal se tenaient les conférences du track Blade Runner, et dans le secondaire celles du track appelé Mnemonic.
L'équipe des bénévoles devait être sur place à 7h pour inscrire, guider ou donner des goodie bags aux participants qui ont commencé à arriver à 8h. Le matin a donc commencé avec l'accueil des participants et un petit déjeuner avec du café et des viennoiseries dans les deux buffets disponibles à côté de chaque salon. On remettait à chacun un carton jaune ou un carton bleu dans le but de diviser les visiteurs de la façon la plus homogène possible sur les deux endroits pendant l'heure de déjeuner. Il y avait aussi un open bar avec des bouteilles d'eau en libre service pour tous les assistants de la conférence.
Cette fois en binôme, j’ai été assignée aux tâches dans le track Blade Runner, qui a été une belle surprise parmi les conférences. On devait s'assurer que les speakers soient dans la salle à l'heure indiquée au programme, puis les guider aux tests son, et les accompagner aux session de Q&A après leurs talks. On devait, bien-sûr, répondre aux requêtes générales des assistants relatives au mot de passe du Wi-Fi ou à la garde-robe. C’est important de préciser que les organisateurs de GitNation étaient disponibles tout le temps et qu’on avait une communication ouverte dans un channel spécial en Discord.
L'ouverture était assurée par Nik Graf, le créateur de Serenity notes. Sa présentation "The weird things about React" a été - à vue d'oeil - la plus suivie. Il a donné plusieurs bons conseils, le plus évident étant peut-être la recommandation sur le suivi des documentations informelles de la libraire par des chaînes non officiels, comme par exemple dans les comptes Twitter de Dan Abramov (créateur de Redux et actuellement en ReactJS); Sebastian Markbåge (Vercel) et Andrew Clark (core team de ReactJS).
Pour illustrer l'importance d'être au courant des changements ‘hors normes’, il a mentionné la possibilité de remount un composant juste… en changeant la propriété “key”! Même si c’est un usage marginal et non recommandé dans les documentations officielles, c’est une notion qui peut être utile en travaillant avec du legacy code ou des useEffects problématiques.
Graf a exposé un long chemin vers les évolutions de React par rapport à la composition, les types, l'interprétation des Warnings, et même sur l'importance du strict-mode. Un parcours très intéressant avec plein d'informations et un grand clin d'œil aux beta-docs et aux échanges dans les réseaux sociaux.
Probablement la deuxième présentation la plus attendue de la première journée du React Day Berlin, présentée par l’allemand Tobias Kopper, qui a créé Webpack et qui travaille actuellement chez Vercel. Une introduction très complète sur Turbopack.
Comme le dit Kopper, Turbopack est le "successeur de Webpack”. Cela veut dire que les objectifs sont les mêmes que dans l’ancien module bundler, avec un horizon open source et agnostique. La première motivation de la création de Turbopack est de répondre à une nouvelle demande sur le développement en JS : la performance. C’est pour ça que le cœur de ce nouveau projet se concentre sur des problématiques courantes comme l’invalidation de cache, les builds incrémentiels et le watch mode. Avec un système fait en plusieurs couches, l'équipe de Vercel s’est éloignée du langage JavaScript pour choisir Rust grâce à sa performance prévisible, sa sécurité, et surtout car cela permet d’utiliser le parser SWC. Toutefois, les plugins pourraient être développés en JS ou Rust pour améliorer l'expérience de l’application par des développeurs qui ne travaillent pas en Rust.
La couche suivante est le Turbo engine, qui est peut-être le concept le plus intéressant présenté par Koppers. La puissance de Turbo engine réside dans la possibilité d’avoir la mémorisation ou le cache des fonctions, ce qui implique que si la fonction est appelée deux fois, elle ne sera calculée qu'une seule fois. Au-dessus de tout cela, Turbopack est construit avec de grosses évolutions comme l’optimisation inter-environnement notamment, cet outil ne devrait pas tarder à arriver dans les projets des prochaines années.
Emma Bostian (Spotify) a mis sur le tapis le sujet de l’interculturalité dans les équipes de développement. Faire des demandes, donner ou recevoir du feedback, et même la quotidienneté n’est pas du tout évidente quand on travaille avec des gens partout dans le monde. J'étais touchée très rapidement par cette présentation car j’ai ressenti des chocs similaires plusieurs fois au travail.
Bostian a exposé que l’expression et la communication en fonction des différentes cultures n’est que la reconnaissance de l'individualité de chaque être humain, et que l’effet de nier ou s'éloigner de cet aspect provoque une lecture des interactions envahie par notre propre culture. Elle a basé sa présentation selon deux types de communication : celle de contexte bas, et celle de contexte haut. La première correspondrait à une communication très claire, directe et indépendante du contexte, alors que la deuxième est absolument opposée car on a besoin de connaître le contexte pour bien comprendre le message.
Par la suite, Bostian exprimait que selon la culture d’origine on peut être plus ou moins éloignés de nos interlocuteurs, et que nos compétences communicatives peuvent être très fortes avec les gens avec qui on partage la culture mais pas autant avec les autres. Elle a aussi remarqué que la plupart des conflits sont communs aux interlocuteurs avec un type de communication très liée au contexte mais qui appartiennent à différentes cultures. Les conseils proposés incluent une écoute active dans les cas de communication avec des gens qui correspondent plutôt aux cultures plus dépendantes du contexte et à la priorité sur la clarté dans les processus du travail, entre autres.
À vrai dire, la conception et la façon de traiter le sujet par Bostian ont été profondement marquées par la bibliographie américaine (The cultural map par Erin Meyer), donnant comme résultat une perspective trop étroite et des données pas totalement précises à mon avis. Je reconnais toutefois l'intérêt de la démarche de vouloir ouvrir un débat sur des connaissances dont la plupart sont tenues pour acquises et je vous recommande de voir sa présentation ici si vous travaillez dans des équipes internationales ou interculturelles.
Après cette dernière présentation, l’after party a eu lieu. Plusieurs accessoires lumineux et des DJs ont animé la fête.
Le lundi 5 décembre c'était la deuxième partie de cette conférence. Cette fois à distance, beaucoup moins de bénévoles ont été convoqués, mais j’ai participé à la modération des conférences et à l’introduction des speakers. Personnellement, j’ai été un peu moins attirée par ce format car les presentations étaient précédemment enregistrées. Par contre, après chacune le Q&A était possible en ligne, du coup les présentateurs étaient quand même “présents”.
L'expérience en tant que bénévole était très intéressante et c’est une très bonne façon de rencontrer du monde et de découvrir des nouveautés techniques. React Day Berlin nous rappelle l'enrichissement unique de la rencontre en personne et comment le partage des connaissances dans la conversation avec le public n'est pas seulement un moyen d'apprendre mais aussi de rendre cette information interactive et engageante. La ville gelée de Berlin était un point de ralliement pour les développeurs du monde entier et un point de découverte.
Dans cet article, je n'ai mentionné que certaines des présentations les plus intéressantes, mais il y en avait beaucoup d'autres comme le "The Sorcery of Building a Cross Platform Design System Architecture" par Kamlesh Chandnani ou "Staying Safe In a Concurrent World" par Andreas Roth. Tout le contenu est accessible depuis le site GitNation sur ce lien.
Auteur(s)
Maria Eugenia Trapani
Dev Front-End & SEO enthousiast
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